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Epuisement des ressources naturelles : quel constat ? Comment consommer mieux ?

L'épuissement des ressources naturelles

Depuis toujours, pour vivre, l’humanité a eu besoin de consommer un nombre important de ressources. Mais à partir de la révolution industrielle et des progrès technologiques qui ont suivis, notre consommation a significativement augmenté et ne cesse de croître. Ces 50 dernières années, on estime que notre consommation de ressources naturelles a été multiplié par 5 ! Ce faisant, ces ressources n’étant par définition par inépuisables, la question se pose aujourd’hui de savoir combien de temps nous reste-il avant d’avoir épuisé totalement ces ressources.

L’épuisement des ressources naturelles est aujourd’hui au cœur des débats. Car la question n’est pas de savoir si cela arrivera ou non : à ce rythme, c’est malheureusement inévitable. Des solutions existent toutefois pour limiter notre consommation et freiner ce rythme infernal.

Qu’est-ce qu’une ressource naturelle ?

Rappelons pour commencer ce qu’est une ressource naturelle.

Par définition, une ressource naturelle est un matériau, une substance ou une matière d’origine 100% naturelle, sans aucune action humaine ni transformation.

WWF France

On distingue les ressources naturelles renouvelables des ressources naturelles non renouvelables.

Ces ressources naturelles sont utilisées par l’activité humaine pour satisfaire tous nos besoins en énergie, en alimentation, agrément, etc. Renouvelables comme non-renouvelables, ces ressources tendent à se raréfier avec le temps avec une surconsommation de celles-ci.

Les différents types de ressources naturelles

Pour aller plus loin dans notre explication, il faut différencier les différents types de ressources naturelles.

Les matières premières renouvelables

Une matière ou ressources renouvelable est une ressource dont le stock peut se reconstituer naturellement sur une période pouvant aller de quelques jours, mois ou années. Pour qu’elle soit estampillée « renouvelable », il faut que sa capacité de régénération soit supérieure à sa consommation quotidienne ou à son taux d’exploitation.

WWF France

Cela exclu donc par défaut les énergies fossiles comme le gaz naturel ou le pétrole qui, bien que d’origine naturelle, mettent des siècles pour se former. Dans un autre exemple, les poissons sont actuellement considérés comme une ressource renouvelable. Mais si leur taux de régénération venait à être inférieur ou égal à leur taux d’exploitation, alors ils deviendraient une ressource non-renouvelable, car leur capacité naturelle de régénération ne serait pas suffisante pour garantir la durabilité de l’espèce dans le temps.

On distingue deux sous catégories des matières premières renouvelables : les matières végétales et les matières animales.

Les matières végétales

On retrouvera ici tous les végétaux et céréales que nous utilisons pour notre consommation quotidienne. Exemple : blé, avoine, coton, chanvre, bois, caoutchouc naturel… Toutes ces ressources ont encore un taux de régénération supérieur à leur taux d’exploitation, mais certaines d’entre elles sont menacées.

Le bois est un bon exemple. Les forêts gérées de façon durables sont source de matières premières naturelles très écologiques et neutres en carbone, puisqu’un un arbre absorbe dans sa vie une grande quantité de CO2. Mais malheureusement, les forêts ne sont pas toutes traitées d’une façon aussi éco-responsable dans tous les pays du globe. La déforestation est un fléau qui touche principalement les pays en voie de développement. Citions par exemple Madagascar ou le Brésil. La déforestation menace à terme la filière bois car elle raréfie cette ressource qui, en outre, met des décennies à se régénérer correctement. Des espèces de bois rares sont déjà menacées d’extinction. Par ailleurs, la consommation de bois dans le monde reste très importante et tend à augmenter : pour la construction, le bois de chauffage, la fabrication de meubles…

La déforestation représente un enjeu majeur puisqu’on estime que 20% des émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines proviennent de la déforestation : moins d’arbres sur terre signifie moins de végétaux pour absorber le CO2. Gérer durablement nos forêts et protéger nos ressources de bois est donc essentiel.

Les matières animales

Nous l’avons vu, les matières végétales tendent à se raréfier. Mais c’est également le cas pour ce que l’on appelle les matières animales : le lait, la viande, la laine, les peaux, les crustacés, les poissons, les graisses animales… Bien que celles-ci soient renouvelables, leur surexploitation pour certaines ne permet pas leur bon renouvellement naturel.

C’est le cas tout particulièrement par exemple pour les poissons et les crustacés. La pêche intensive épuise considérablement les ressources halieutiques des océans et des mers. Certaines espèces, surexploitées, voient leur population diminuer drastiquement, et leur capacité à se régénérer est inférieure à l’exploitation humaine. A terme, ce n’est pas seulement les écosystèmes marins et les chaines alimentaires de plusieurs espèces qui sont menacées, mais c’est bien une grave crise alimentaire mondiale qui pourrait bien se profiler à l’horizon 2050. L’organisation des Nations Unis précisait, dans un communiqué de 2005 : « Si nous n’agissons pas, nous risquons de nous trouver face à une grave crise alimentaire mondiale d’ici à 2050, quand nous serons 9 milliards d’humains. […] Les stocks de poissons en Atlantique Nord-Est, Nord-Ouest et Sud-Est, en Méditerranée, en mer Noire, dans le Pacifique sud-est et dans l’océan austral sont surexploités par la pêche industrielle ».

C’est notre sécurité alimentaire qui est en jeu. Car face à l’accroissement continu de la population mondiale, l’enjeu de demain sera de réussir à nourrir cette population de plus en plus nombreuses, avec des surfaces agricoles cultivables et des ressources animales qui ne sont pas illimitées.

Les matières premières non renouvelables

Les matières premières non renouvelables, contrairement à leurs cousins renouvelables, ne se régénèrent pas à l’échelle humaine. C’est-à-dire que ces matières premières se sont formées dans des processus géologiques sur des périodes allant de millions, voire de milliards d’années. Certaines sont aussi vieilles que la terre elle-même !

Énergétiques et ressources fossiles

En matières premières non renouvelables, la question énergétique est primordiale. C’est en effet une des premières ressources naturelles que nous utilisons au quotidien pour alimenter en électricité nos maisons, pour faire rouler nos voitures ou encore pour nous chauffer. Le charbon, le pétrole, le gaz : tous ont la particularité d’être issus d’un processus de formation très long, de plusieurs milliers d’années, et sont par ailleurs très polluants.

A titre d’exemple, le pétrole met en moyenne 60 millions d’années à se former. C’est pourtant une ressource indispensable au fonctionnement de nos sociétés modernes, qui ont encore aujourd’hui grande peine à s’en passer. Pourtant, notre consommation astronomique de pétrole, à près de 97 millions de barils par jour, accélère petit à petit l’épuisement de cette ressource, dont les stocks devraient être suffisants pour tenir au moins jusqu’en 2040, mais l’incertitude plane passé cette date.

Les ressources métalliques

On retrouve ici l’aluminium, le fer, l’or, l’argent, le platine, etc. Avec l’avancée technologique et le développement de nouveaux appareils toujours plus performants, la consommation des métaux a explosé. Il n’y a qu’à voir la quantité nécessaire de métaux pour la fabrication d’un portable, de batteries, pour une voiture ou encore pour un ordinateur. Pourtant, celles-ci se forment également sur des millions d’années.

Le fer est un bon indicateur pour mesurer la consommation des matières premières métalliques car il entre dans la fabrication des bâtiments, des trains, des bateaux, des voitures, des machines, des appareils ménagers et de beaucoup d’autres biens. On estime qu’avant la révolution industrielle (en 1700), on consommait environ 300 000 tonnes de fer par an ; en 1850, ce chiffre monte à 12 millions de tonnes ; en 1980, il atteint 1,2 milliard de tonnes et en 2005, il dépasse 1,9 milliard de tonnes.

Comment économiser nos ressources naturelles et consommer mieux ?

Nous avons dressé un portrait noir de la situation. Pourtant, ce portait n’est ni sous-estimé, ni exagéré : c’est un portait pragmatique et réaliste de la situation actuelle. L’idée n’est pas d’être fataliste : bien que la situation est grave, il existe des solutions pour lutter contre le phénomène d’épuisement des ressources naturelles, au niveau mondial, des États, mais aussi au niveau individuel. Chacun peut, avec des gestes simples ou des actions fortes, économiser nos précieuses ressources, éviter l’immense gaspillage qui se joue actuellement et assurer un avenir aux générations futures.

Parcourons ensemble quelques-unes des actions que chacun d’entre nous peut mener pour sauver notre climat.

Consommer moins et mieux

Pourquoi acheter des poireaux d’Espagne qui ont fait des centaines de kilomètres pour nous parvenir, quand on peut les trouver à quelques kilomètres à peine de chez nous, provenant d’agriculteurs locaux ? C’est d’une logique implacable et pourtant, nous continuons à beaucoup trop consommer de produits ayant traversé la moitié de la planète pour venir jusqu’à chez nous. Il nous faut également bannir les produits cultivés à base de pesticides et privilégier les produits bio, tout en réduisant notre consommation de viande. En somme, il faut changer nos habitudes alimentaires.

Plus globalement, c’est notre modèle de société que nous devons remettre en question. Notre société de consommation a montré ses limites : il est temps de passer à un modèle différent, de faire des économies d’énergie au niveau de chacun, de devenir plus respectueux et vertueux de l’environnement et des personnes. Il est temps de dire stop à la publicité abusive, de consommer moins et plus intelligemment.

Le tri sélectif

En triant nos déchets, nous participons collectivement à la préservation de nos ressources. C’est un enjeu majeur du réchauffement climatique car le gaspillage et l’épuisement des ressources naturelle s’accélère de jour en jour. D’ici 2025, 100% des plastiques seront recyclables. Nous pourrons dès lors recycler la plupart de nos déchets domestiques : les cartons, les plastiques, les verres, les papiers, les déchets organiques et les déchets verts. Un geste simple à mettre en œuvre, et utile pour tous.

Faire des travaux de rénovation énergétique

Les passoires thermiques sont la source d’un immense gaspillage d’énergie. Un bâtiment mal isolé surconsomme près de 30% d’énergie de chauffage, et la chaleur n’y reste pas bien longtemps ! En plus d’être un désastre écologique – puisque l’énergie utilisée pour se chauffer et responsable d’une grande partie des C02 -, les particuliers ont sont particulièrement sensibles car ce sont leurs factures de chauffage qui augmentent sensiblement. Des primes énergies ont été mises en place par le gouvernement pour inciter les particuliers à réaliser des travaux de rénovation énergétique en diminuant le coût de leurs travaux, voire en les finançant à 100%.

Favoriser l’utilisation d’énergies renouvelables

Ce n’est plus un secret : ce sont les énergies fossiles qui rejettent le plus de C02 dans l’atmosphère. Il faut donc bannir ou, à minima, limiter au maximum leur utilisation. Et vous avez aussi votre mot à dire là-dessus : dans le choix de votre équipement de chauffage, par exemple. Privilégiez des modes de chauffages performants et peu polluants, voire issues des énergies renouvelables comme l’énergie solaire. Pour vos déplacements également, privilégiez les déplacements doux comme le vélo, les transports en commun ou la marche à pied en lieu et place de la voiture. Limitez au maximum vos déplacements en avion : le secteur aérien est un des plus polluants dans le secteur du transport.

Quel est le constat sur notre consommation de ressources naturelles aujourd’hui ?

Quelques chiffres pour vous donner un ordre d’idée. En 2000, la quantité des ressources consommées mondialement s’élevait à 53 milliards de tonnes. En 2020, ce chiffre s’élève à 80 milliards de tonnes.
Autre comparaison. Les chasseurs cueilleurs consommaient l’équivalent d’une tonne de ressources par personne et par an. Aujourd’hui, pour un habitant des pays industrialisés, cette consommation se situe entre 15 et 35 tonnes. Ces chiffres, s’ils vous paraissent exagérés, sont pourtant le reflet de notre société : une société qui pousse à consommer toujours plus.